Découverte archéologique
La condition féminine dans l'antiquité romaine
Jeune, la femme est sous le joug du pater familias (le père), jusqu'à son mariage où elle dépendra de son mari. Le mariage d'une jeune femme, souvent arrangé, était autorisé dès l'âge de 12 ans. A la naissance de son premier enfant, elle deviendra alors une matrone, du latin matrona (dame, épouse), qui dérive de mater (mère). Dans la société romaine, la matrone est la mère de famille respectable, la gardienne du foyer, chargée de s'occuper de la maison et dotée d'un certain pouvoir en son sein. Elle s'occupe de l'éducation des enfants pour former de bons citoyens ce qui lui procure un immense respect.
Par Romain CHARRIER - Publié le 14 juillet 2016
Femme romaine, fresque de Pompéi, Ier de notre ère
Sa "faiblesse d’esprit" légitimait ses incapacités juridiques
La femme romaine ne travaille pas et tient le rôle de domina, dirigeant les servants et les esclaves. Elle n'a pas de rôle politique ni les mêmes droits que l'homme, elle est "mineure" vis-à-vis de la loi, n'a pas le droit de vote ni celui de participer aux assemblées. Pour le législateur romain, sa "faiblesse d’esprit légitime ses incapacités juridiques". Elle participe tout de même à la vie mondaine, culturelle et peut même avoir une influence sur la vie publique ou politique de son mari.
L'acte sexuel dans le couple était une pratique civique
Selon l’historien Thierry Eloi, il était mal vu qu'un homme marque trop d'affection envers sa femme, elle pouvait s'en plaindre. Certains hommes se seraient même retrouvés au tribunal pour ça. L'acte sexuel dans le couple était une pratique civique, destinée à créer de nouveaux citoyens, parfois jugé comme une corvée. La femme ne devait pas ressentir de plaisir, elle était éduquée pour ne pas en avoir. Son rôle est principalement la reproduction, elle est considérée comme un ventre. Il était admis comme plus sain pour l'homme de se rendre au lupanar pour assouvir ses besoins. Dans le même esprit, selon une loi votée sous Vespasien, une femme romaine qui couche avec un esclave devait être considérée comme tel.
La procréation était la raison d’être du corps féminin
La femme est considérée comme précieuse, car fragilisée par l’enfantement. La grossesse et la procréation occupaient une place centrale et étaient la raison d’être du corps féminin. Le devoir de la femme romaine était de donner aux moins trois enfants à l’Etat (Auguste avait même instauré une prime de naissance). Les nombreuses maternités leur faisaient cependant frôler régulièrement la mort, une femme sur dix mourrait à l'accouchement. Par conséquent l'espérance de vie d'une femme était nettement inférieure à celle d'un homme, 29 ans contre 41 ans, selon le scientifique italien Alberto Angela.
La femme répudiée pour stérilité ou pour avortement
L'homme pouvait punir de mort son épouse pour adultère, la répudier pour stérilité ou pour avortement, à condition de restituer la dot à la famille de cette dernière, ce qui pouvait laisser à réfléchir. Les femmes n'acquièrent le droit au divorce qu'au début de l'Empire par consentement mutuel ou pour faute grave. Les veuves pouvaient se remarier mais renonçaient alors au droit à l’héritage du défunt.
Tout ceci est moins glorieux que l'image glamour qu'on a pu nous donner du monde antique à travers des peplums systématiquement ponctués de belles histoires d'amour, qui sont en réalité une transposition de notre culture contemporaine. Il s'agit d'une civilisation différente de la nôtre, avec des codes et une morale qui peuvent nous choquer. C'était une société phallocrate (du grec phallos cratos, le pouvoir du pénis), misogyne et patriarcale, dominée par les hommes. La femme gauloise avait bien plus de droits que la femme romaine. Mais leur condition était bien meilleure qu'au Moyen-Âge où une femme trop indépendante pouvait être traitée d'hérétique et de sorcière et envoyée au bûcher par le dogme chrétien. La condition féminine a aujourd'hui évolué plutôt positivement, bien que la femme n'ait le droit de vote en France que depuis 1944.
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Article de Romain CHARRIER - 14/07/2016
http://mobile.lesinrocks.com/2016/07/news/statues-ont-souvent-petits-sexes/
http://www.za-gay.org/index.php?L=blogs.blog&article=26356
https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_des_femmes_dans_la_Rome_antique
https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histoire/la-marche-de-l-histoire-14-juin-2016
http://www.italie-decouverte.com/antiquite-la-femme-romaine-sous-l-empire/#prettyPhoto
Ce blog est un média dédié à l'histoire de MEDIOLANVM (nom antique de Saintes), à l'actualité archéologique en Saintonge (et parfois au-delà) et de son peuple celte les SANTONES. Je ne suis ni archéologue, ni historien, juste un amateur passionné par ces sujets, vice-président de la Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime. Les informations de ce site sont tirées d'ouvrages, de rapports de fouilles, de communiqués de presse, de conférences, de visites de chantiers archéologiques, de rencontres et d'entretiens avec des spécialistes.
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