Site archéologique
Amphithéâtre de Saintes : Deux ans de chantier pour consolider et assainir
Les travaux de restauration de ce site emblématique de Saintes vont enfin commencer, ils vont se répartir en trois phases : la porte des vivants et ses travées, puis celle des morts, les vomitoires, le podium et enfin l’assainissement et le décaissement du monument. Le budget est de plus de 5 millions d'euros, soutenu par l'Etat, la Région et le Département. Les dons sont toujours possibles sur le site de la Fondation du Patrimoine.
Par Romain CHARRIER - Publié le 13 avril 2022
Les échaffaudages en cours de montage autour des travées Est de l'amphithéâtre de Saintes © R.C.
Beaucoup les attendent avec impatience, les restaurations de l'amphithéâtre de Saintes vont commencer très prochainement. Non sans retard, elles devaient initialement débuter en octobre 2021, puis le panneau à l'entrée annonce la première phase pour janvier 2022. Le dernier retard en date est causé par la présence d'une espèce protégée, un crapaud accoucheur. Une toile semi enterrée a été installée tout autour de l'édifice pour limiter l'accès aux batraciens, les échafaudages commencent tout juste à s'élever, les ouvriers sont dans les starting-blocks. Les élus espèrent l'aboutissement du chantier pour la fin de l'année 2023.
Trois phases prévues
Les travaux se répartiront en trois phases et concerneront les portes des vivants et des morts, les travées, les maçonneries de la cavea, les vomitoires, le podium et surtout l’assainissement du monument, dont l’urgence se fait particulièrement sentir en période hivernale avec des inondations récurrentes qui contribuent à la détérioration du monument.
La première tranche qui commence à peine, concerne la restauration de la porte des vivants à l’est et de ses travées adjacentes. Les murs seront dévégétalisés, les maçonneries renforcées et des tirants métalliques seront installés entre les arches pour les consolider. Une fois terminée, la deuxième phase sera lancée dans la foulée, jusqu’au printemps 2023. Elle concernera cette fois la porte des morts à l’ouest, avec le renforcement de la voûte, la reprise du sous-œuvre et la construction d’un mur au fond pour maintenir le remblai sur lequel repose la rue Lacurie. De longs tirants métalliques sont installés dans ce remblai, jusque sous la route.
Plus d’eau stagnante en 2023
La troisième tranche sera titanesque puisqu’elle concernera le décaissement intégral de l’arène pour retrouver son niveau d’origine, jusqu’à deux mètres plus bas. Les portes des vivants et des morts seront également décaissées. Les bassins et l’égout antique pourraient être en partie réutilisés pour le drainage. Une puissante pompe de relevage évacuera les eaux de pluie dans le circuit pluvial de la ville, jusqu’en haut du cours Georges Bouvard. Les élus assurent qu’il n’y aura plus le problème de l’eau stagnante en 2023. Tous ces travaux seront en permanence suivis par le Service d’Archéologie Départementale qui interviendra quand ce sera nécessaire. Des fouilles préventives précèderont certaines tranches des travaux. Selon l’appel d’offre de décembre 2020, il serait prévu des fouilles sédimentaires, une étude du bâti et des structures maçonnées, une extension du décaissement et une éventuelle fouille de la nécropole. Ces fouilles pourront retarder le calendrier des travaux. Les visites touristiques et les animations seront perturbées mais le site restera ouvert. Les autorités souhaitent rendre le chantier attractif et pédagogique comme pour la restauration de la basilique Saint-Eutrope.
Les études lancées dans le cadre du schéma directeur de la ville font part de réflexions sur l'amélioration des aménagements touristiques du site. Un rideau végétal pourrait être aménagé pour cacher les vestiges depuis les rues Lacurie et Bourignon et l’inversement du sens de la visite pourrait être mis en place, avec une entrée par le vallon des arènes ou par la rue Bourignon, où la ville avait acquis une maison surplombant le monument et donnant une vision inédite de l’édifice, et où on pourrait facilement imaginer un centre d’interprétation.
Un investissement de 5,4 millions d’€
Les restaurations représentent un budget global de 5,4 millions d’euros ht répartis sur trois phases. La première tranche qui débute représente 1,342 million d’€, la deuxième 1,1 million d'€. A ça s’ajoute un volet archéologique de 968 000 €, toutes tranches confondues. La troisième phase concernant le décaissement et l’assainissement de l’arène devrait coûter 2 millions d’€. L’État participe au financement par l’intermédiaire de la DRAC à hauteur de 539 000 € pour les deux premières tranches, le Département de la Charente-Maritime apporte 523 000 € de subvention et la Région Nouvelle-Aquitaine 60 000 €. Le loto du patrimoine porté par la Mission de Stéphane Bern apporte 317 000 € et les dons dépassent à ce jour les 21 500 €. Il est toujours possible de donner sur le site de la Fondation du Patrimoine.
Article Romain CHARRIER - 13 avril 2022
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