La civilisation Néolithique du Peu-Richard est l'une des civilisations les plus connues de la préhistoire finale. Elle s'est développée en Saintonge bien avant l'arrivée des Celtes, entre 3200 et 2900 avant notre ère sur la colline néolithique du Peu-Richard à Thénac. Son nom est lié aux nombreux vestiges découverts à proximité du lieu-dit Peu-Richard sur la commune de Thénac. Ils sont également appelé les Thénaciens.
Les Peu-richardiens, dont l'origine est sans doute atlantique, seraient venus de la mer et auraient chassé un autre peuple, les Matignons, pour s’emparer de leurs villages, dont celui de Thénac.
La civilisation est caractérisée par une céramique décorée de cannelures horizontales et oculées qui lui donnent une allure anthropomorphe. Ils sont contemporains des bâtisseurs de Stonehenge. Ils seront progressivement remplacés par les Artenaciens.
Un Complexe Fortifié
Le village Néolithique, un des premiers villages fortifiés en France, installé au sommet d'une colline (comme ceux de Berneuil ou Diconche un peu postérieurs) dominait les terres de Champagne, favorables aux cultures céréalières et à l’élevage, la vallée de la Charente (au Nord), et les terrains argileux (au Sud) pour la chasse et la pêche.
La colline présentait un intérêt défensif certain. Mais sa principale vocation était pacifique : protéger les troupeaux des prédateurs divers. Le village néolithique du Peu-Richard (ou Puy-Richard) est le premier élément important de l’histoire de la Saintonge.
S’étendant sur une dizaine d’hectares, le village du Peu-Richard était ceinturé par 3 fossés de plus de 150 mètres de diamètre, dont le plus grand, à l’extérieur, mesurait 7 mètres de large et 3,5 mètres de profondeur, long de 900 m environ. Le fossé intérieur mesurait de 9 à 10 m de large et 2,30 m de profondeur. Chaque fossé possédait 5 entrées et quelques tours de pierres. Le village était une sorte de camp retranché défensifs en hauteur, entouré de palissades, de remparts en bois et pierres sèches, tours carrées, fossés concentriques. On pense que le camp servait à protéger les habitants et surveiller les troupeaux qui y rentraient chaque soir par des passages en chicane, les pâturages et les champs de céréales étant à l’extérieur de l’enceinte. Des huttes et un silo à grain ont ainsi été reconnus au cœur du village. Les morts sont enterrés dans de vieux dolmens réutilisés ou dans les fossés d'enceintes.
Ce type de fortifications du néolithique sera également retrouvé sur les communes de Barzan, Semussac, L'Éguille, Cozes et Diconche à Saintes.
Découverte par hasard à la fin du XIXème siècle, la butte du Peu-Richard est fouillé en 1882 à l’initiative du baron Eugène Eschassériaux sur une partie du camp. Le nombre important d’objets recueillis (outils, os travaillés et fragments de poteries) prouve l’importance de l’occupation de ce site, évaluée à 400 habitants.