Site archéologique
Le théâtre antique des Bouchauds
Le théâtre gallo-romain des Bouchauds est situé sur la commune de Saint-Cybardeaux en Charente, le long de la via d'Agrippa (Saintes-Lyon) dite Chemin des Romains. Les ruines du théâtre gallo-romain des Bouchauds sont au cœur d’une concavité naturelle dans le flanc d’une colline qui accueille un sanctuaire à son sommet.
Par Romain CHARRIER - Publié le 30 mai 2014
Vue sur la cavea du théâtre antique des Bouchauds à Saint-Cybardeaux
Le site du théâtre gallo-romain est découvert en 1865 par Jean Gontier, qui y entreprend des fouilles sur ses propres deniers, et bataille avec succès pour en acquérir la maîtrise foncière et obtenir le classement au titre des monuments historiques par arrêté du 23 décembre 1881. N'est d'abord dégagée qu'une petite partie du théâtre, nommé par les habitants des environs le château des Fades (château des fées). Mais ce théâtre, une fois découvert, se dégrade rapidement, et Gontier tente en vain de le faire racheter par l'État, le Département et la Société archéologique et historique de la Charente.
Après la disparition de Gontier, le site est racheté en 1900 par Solange Laporte-Bisquit, épouse du sénateur-maire de Jarnac, et fille de l'amateur d'art et mécène bien connu, Adrien Dubouché de Limoges. Elle s'attache les services de Camille de La Croix, jésuite belge qui vient de fouiller le temple, les thermes romains et le théâtre Sanxay, et qui publie ses observations en 1908. Les fouilles reprennent sur le plateau surplombant le théâtre, puis sur le théâtre lui-même, de 1974 à 1995. Une agglomération secondaire qui pourrait être Germanicomagus et se compose d'un ensemble d'habitations, d'un sanctuaire et du théâtre.
L'Architecture du théâtre
Le théâtre gallo-romain des Bouchauds au diamètre de 105,60 mètres, est le plus grand d'Aquitaine, plus grand notamment que le Théâtre antique d'Orange d'un diamètre de 104 mètres. Il pouvait accueillir de 5 à 6 000 personnes. Il a été creusé et construit au flanc de la colline tandis que le sanctuaire est à son sommet.
Il fut construit au début du Ier siècle, mais des aménagements sous forme de rangées de gradins dans l’orchestra et de passages entre l’orchestra et la cavea dateraient du IIIe siècle. Une inscription, retrouvée dans le théâtre lors d'une campagne de sondages en 1983, prouverait que le théâtre a servi de cadre au culte impérial.
La Situation géographique
Une ancienne voie romaine passait à proximité. À 1 km au sud, la voie d'Agrippa reliant Saintes à Lyon par Limoges et Clermont va d'est en ouest et passe au bourg de Saint-Cybardeaux. Sur cette voie s'est développé, en plus du théâtre, une agglomération, sans doute le Germanicomagus de la Table de Peutinger. Les habitations n'ont pas été fouillées, mais des sondages ont permis de repérer des thermes.
Le site occupe par ailleurs un point culminant local, 158 m, dominant la vallée de la Charente qui passe à 4 km au nord-est et la vallée de la Nouère au sud-ouest.
Le Sanctuaire
Situé au sommet de la colline aplanie par l'homme, en haut du théâtre, il est composé de deux ensembles, dont l'un date du Ier siècle et l'autre de la fin du IIe siècle ou du début du IIIe siècle. Le premier ensemble, situé à l'est, comporte dans un espace rectangulaire limité par des murs un temple rectangulaire et un temple octogonal. Le second comporte deux petits temples carrés dans un vaste espace. Il n'a été retrouvé aucune inscription, mais une statue de Mercure en argent doré à la feuille d'or a été découverte au pied du mur extérieur du sanctuaire, ce qui peut suggérer un culte du dieu Mercure (dieu romain du commerce et des voyageurs). Il est aussi classé monument historique depuis 1992.
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Romain CHARRIER - 30 mai 2014
Sources :
http://eigr-bouchauds.fr/index.php/site-archeolgique/presentation
https://lamainrouge.wordpress.com/2007/04/18/le-theatre-gallo-romain-des-bouchauds-16/
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Ce blog est un média dédié à l'histoire de MEDIOLANVM (nom antique de Saintes), à l'actualité archéologique en Saintonge (et parfois au-delà) et de son peuple celte les SANTONES. Je ne suis ni archéologue, ni historien, juste un amateur passionné par ces sujets, vice-président de la Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime. Les informations de ce site sont tirées d'ouvrages, de rapports de fouilles, de communiqués de presse, de conférences, de visites de chantiers archéologiques, de rencontres et d'entretiens avec des spécialistes.
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