
Port antique de Barzan : Bilan des sondages archéologiques 2014-2017
L'archéologue départementale Karine Robin a livré le bilan des sondages réalisés par le Service d'Archéologie Départementale depuis 2014 pour déterminer les limites de la cité portuaire des Santons. Il en ressort une occupation sur 1000 ans, une ville antique d'une quarantaine d'hectares, peut-être deux zones portuaires, une parure monumentale mais peu d'habitat et l'absence de nécropole dans l'état actuel des recherches.
Alors qu’on a longtemps cru que le site antique de Barzan 17 n’avait été occupé que pendant la période gallo-romaine, les sondages réalisés de 2014 à 2017 sous la responsabilité de Karine Robin du Service archéologique de Charente-Maritime sur les 40 hectares du site, ont mis en évidence une occupation sur plus de 1000 ans : protohistorique du IVe au Ier siècle avant notre ère avec une importante ferme gauloise de 5 hectares située à l’emplacement du sanctuaire actuel, avec à la fin un agrandissement de l’enceinte et des aménagements viaires dans le tracé de la grande avenue antique, puis création de la ville portuaire gallo-romaine dès la fin du Ier siècle avant notre ère. Plusieurs étapes de construction de la ville avec le développement de nouvelles rues s’étendant vers le sud-est. Ensuite rétractation de la ville dans la partie sud-est à partir du IVe siècle avec réemploi des pierres du sanctuaire et des thermes abandonnés, continuation de l’occupation pendant l’antiquité tardive et le Haut Moyen-Âge, avec la découverte d’habitats et de zones de silos, puis abandon définitif au IXe siècle.
Les sondages depuis 2014 ont permis de déterminer les limites de la ville antique, de comprendre la chronologie du site et la fonction des vestiges. Aucune nécropole antique n’a encore été clairement identifiée, des dépotoirs (décharges antiques) ont été trouvés comblant des fosses d’extraction du calcaire, des traces de culture de la vigne qui pourrait remonter à la fin du Ier siècle avant notre ère ont été identifiées. Il a été constaté une consommation très importante d’huîtres dont les coquilles ont servi au revêtement de la voirie. La zone portuaire de Chant Dorat n’a pas pu être étudiée, mais il a été repéré une possible seconde zone portuaire à l’ouest de la ville dans le marais. Le plus surprenant dans cette cité antique c’est qu’il existe de très grands monuments publics : sanctuaire, théâtre, thermes, forum antique composé de différentes esplanades et bâtiments publics, de nombreuses rues, des horrea (entrepôts), mais au final peu d’habitat. Peu d’habitant y résidait, son statut d’emporium pourrait expliquer qu’il ne s’agisse que d’un lieu de passage et non de résidence, mais avec des monuments publics ostentatoires pour marquer la puissance et la richesse de la province gallo-romaine des Santons. Il a également été mis au jour le fameux génie ailé maintenant exposé dans le musée du Fâ.
Article Romain CHARRIER - 29 octorbe 2017
Source : Bilan des sondages sur le site archéologique du Fâ à Barzan 2014-2017, conférence de Karine Robin du 27/10/2017 au musée de Barzan 17
Illustration du port antique de Barzan © Jean-Claude Golvin