Nouvelle exposition semi-permanente au musée archéologique de Saintes 

Quinze ans qu'elle n'avait pas été revue, l'exposition du petit musée archéologique saintais a été renouvelée. Elle y expose une infime partie des nombreuses richesses archéologiques de la ville. Les collections lapidaires restent quant à elles dans les réserves.

Renouvellement de l'exposition permanente du musée archéologique de Saintes © RC

L’inauguration a eu lieu pendant les Journées Européennes du Patrimoine le 18 septembre, le conservateur des musées de Saintes, Matthieu Dussauge, a présenté la nouvelle exposition semi-permanente du musée archéologique de la ville. L’illustre Louis Maurin, célèbre historien et archéologue saintais et ancien conservateur des musées de la ville, s’est déplacé pour l’occasion pour découvrir la nouvelle mise en scène de nos richesses archéologiques.

 

La précédente exposition était consacrée à la vie quotidienne à Mediolanum (maison, alimentation, soins du corps, habillement, jeux et rites domestiques). La nouvelle présente la ville antique dans sa globalité et son évolution dans le temps, afin d’offrir des clés de compréhension au plus grand nombre sur la Mediolanum antique, première capitale de la province d’Aquitania. Une centaine de pièces archéologiques y sont exposées. 

 

Le conservateur précise que la nouvelle exposition s’actualisera dorénavant à chaque découverte qui sont régulièrement faites en ville et qui améliorent la connaissance, comme pour l’amphithéâtre où les dernières fouilles archéologiques ont mis en évidence des aménagements de la fin du IIIe siècle, prouvant que l’édifice de spectacle a été utilisé plus tardivement qu’on ne le pensait.

 

Du numérique et de la 3D 

 

La muséographie se modernise en intégrant une borne tactile interactive permettant d’aborder la ville antique de façon visuelle et ludique, pour que les visiteurs et surtout les touristes puissent situer les vestiges encore visibles dans la ville. Le contenu est riche et intègre des pièces emblématiques de la collection, mais aussi des reconstitutions et des vues numériques 3D produites par la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime (SahCM). Cette nouvelle exposition a été réalisée en étroite collaboration avec la SahCM, dont les travaux scientifiques et les démarches de médiation portent depuis de nombreuses années sur les thématiques qui sont abordées dans la nouvelle exposition.

 

Le lapidaire reste remisé 

 

Quelques éléments lapidaires ont été sortis des réserves pour être exposés, en particulier un Jupiter et des déesses mères. La tête d’Auguste, emblème du musée, est quant à elle partie temporairement à Nîmes pour une exposition inédite intitulée « l'Empereur romain, un mortel parmi les dieux », sur le thème de la construction du culte impérial, en particulier avec le premier empereur Auguste.

 

Mais le principal des collections lapidaires restent dans les réserves de la ville, à Lormont et à l'ancienne Trocante. Le musée lapidaire avait été fermé en mars 2016 suite à la chute d'une pierre, puis ses 500 éléments ont été déplacés dans les réserves en 2018, en attendant la création d'un grand musée archéologique. Depuis, le bâtiment qui accueillait ces richesses n'a pas été restauré et le projet muséal est toujours au point mort. Cependant, le bâtiment de l'ancien musée lapidaire, situé à côté de l'Office de Tourisme, pourrait accueillir un autre projet, celui de la restauration de l'épave antique de Courbiac étudiée par l'archéologue subaquatique Jonathan Letuppe. Quant à la création d'un nouveau grand musée, la municipalité botte en touche et joue le suspens avec son fameux « schéma directeur » qui sera annoncé au cours de cet automne. Affaire à suivre...

Article Romain CHARRIER - 26 septembre 2021