
MEDIOLANVM SANTONVM en l’an 600, par Jean-Claude GOLVIN
Vendredi 17 juin 2016 à Saintes, Jean-Claude GOLVIN nous a présenté, à l'occasion des Journées Nationales de l'Archéologie 2016 et en partenariat avec l’Atelier du Patrimoine de Saintonge et l'Inrap, sa nouvelle aquarelle de MEDIOLANVM SANTONVM en l'an 600 de notre ère. Nous sommes au Haut Moyen-Âge, bien après la chute de l'Empire Romain. MEDIOLANVM a perdu son statut de capitale régionale depuis déjà plusieurs siècles. La cité s'est enfermée dans des remparts pour se protéger des incursions, pillages et dévastations des « barbares » de l'est de l'Europe qui ont débutés au IIIème siècle. Au Vème siècle la région est sous le contrôle des Wisigoths qui seront délogés par l'arrivée des Francs menés par Clovis en 507.
Illustration de Mediolanum Santonum sous le Haut Moyen-Âge par © Jean-Claude Golvin
Saintes ceinturé dans ses remparts
L'illustration représente donc Saintes pendant le Haut Moyen-Âge, cintré dans ses remparts d'une dizaine de mètres de haut, dans une boucle de la rive gauche de la Charente. Des tours de 8 mètres de diamètre étaient positionnées tous les 50 mètres. Le castellum est placé sur les hauteurs de l'oppidum, à l'emplacement possible de l'ancien forum. L'amphithéâtre est abandonné en dehors de la ville et commence probablement déjà à servir de carrière de pierre. Les quartiers nord et ouest de la cité antique sont abandonnés et des édifices religieux commencent à voir le jour à Saint-Vivien et à Saint Saloine, entourés de nécropoles. L'habitat au sein de la ville est très condensé.
Jean-Claude GOLVIN nous a exposé sa méthode de travail pour la restitution illustrée de la ville, travail effectué notamment en collaboration avec l'archéologue Jean-Philippe Baigl de l'Inrap. Le principe consiste à regrouper les connaissances et les certitudes sur les contours de la ville, la topographie du terrain, la trame urbaine, la forme et l'emplacement des monuments et édifices publics reconnus par les recherches des archéologues et les études des historiens. L'illustrateur échafaude alors le plan de la cité, corrigé et annoté par les spécialistes. Puis l'artiste élabore une reconstitution sur la base de ces certitudes archéologiques et s'inspire des connaissances générales des villes de cette époque, pour au final nous proposer une restitution probable de notre cité à une période donnée. Ce travail a déjà été fait en 2013 pour une représentation de Saintes en 100 de notre ère, sous le Haut-Empire Romain. Monsieur GOLVIN récidive en nous dévoilant aujourd'hui une nouvelle illustration de Saintes en 600 de notre ère.
La conférence est ponctuée d'un débat sur l'exactitude de ses représentations de Mediolanum, tel que l'abstraction de la présence supposée du circus (l'hippodrome antique hypothétiquement situé du côté du quartier de la Fenêtre) ainsi que de l'aqueduc, un élément essentiel alimentant la ville en eau. Monsieur GOLVIN rappelle avec aplomb que son travail est une suggestion de présentation de ce qu'aurait pu être la ville à cette époque. Il précise que la présence d'un circus à Saintes n'est qu'une hypothèse et que l'emplacement de l'arrivée de l'aqueduc en ville n'a, à ce jour, pas été identifié avec certitude.
Biographie de Jean-Claude GOLVIN
Jean-Claude GOLVIN est un architecte, archéologue et ancien chercheur au CNRS (université de Bordeaux III Montaigne). Passionné par les amphithéâtres en particulier et le monde antique de manière générale, il se consacre depuis près de 30 ans à la réalisation d'aquarelles (plus de 800 à ce jour), représente et reconstitue presque obsessionnellement l'antiquité pour mettre en valeur notre patrimoine, notre histoire et faire prendre conscience au plus grand nombre de l'importance et la grandeur de nos villes antiques. Retrouvez son travail extraordinaire sur Saintes et sur l'ensemble du monde méditerranéen sur https://jeanclaudegolvin.com/mediolanum-santonum-saintes/
Article de Romain CHARRIER - 18/06/2016
Conférence de Jean-Claude GOLVIN le 17 juin 2016 à Saintes lors des Journées Nationales de l'Archéologie, en partenariat avec l'INRAP et l'Atelier du Patrimoine