Collection lapidaire
Le Vauxhall, l'ancien musée lapidaire de Saintes
Les collections lapidaires se baladent en ville depuis deux siècles, d'abord dans l'ancien Doyenné en 1818, puis à l'Échevinage dans les années 1840, mais c'est au Vauxhall que les pierres vont réellement s'exposer au public pour la première fois, pendant une quarantaine d'années. Dangibeaud aménagera dans les années 1930 le nouveau lapidaire dans les abattoirs de la rive droite. Aujourd'hui, les collections sont éparpillées dans plusieurs dépôts de la ville, sans réel projet de mise en valeur.
Par Romain CHARRIER - Publié le 30 avril 2019
Carte postale du Vauxhall de Saintes au début du XXe siècle
Le premier rassemblement d'une centaine de pierres est fait dans l'ancien Doyenné de Saintes en 1818 par Chaudruc de Chrazanne alors inspecteur-conservateur des monuments d'antiquité du département. La collection lapidaire s'agrandissant, elles sont ensuite exposées en 1841 au rez-de-chaussé de l'ancienne mairie de la ville à l'Echevinage. C'est la Société d'archéologie de Saintes qui crée cet espace et qui gère ce qui sera le premier lieu d'exposition des antiquités du département. Après l'incendie de l'Echevinage en 1871, qui entraîna la destruction des archives de la ville, et le triplement de la collection lapidaire en 1887-1888 suite aux fouilles du rempart antique autour de l'ancien hôpital sur le site Saint-Louis, la collection lapidaire est installée au Vauxhall à proximité de la nouvelle mairie. Le Vauxhall servait à l'origine de salle de bal où la bourgoisie locale pouvait s'amuser. La vogue des Vauxhalls vient d'Angleterre au XVIIIe siècle, mode qui s'est répandue en Europe. C'est dans ce lieu qu'à la fin du XIXe siècle les éléments du lapidaire ont été transférés. Les cartes postales 1900 sont un témoignage de l'existence de ce premier musée lapidaire et permettent de reconnaître les entablements, colonnes et statues que nous connaissons.
Au fil des décennies et des fouilles, le Vauxhall est devenu trop petit, la collection lapidaire sera déplacée sur la rive droite en 1931 par Charles Dangibeaud, alors conservateur des musées de Saintes, dans les anciens abattoirs du XIXe siècle. C'est le lapidaire de la place Bassompierre que nous avons connu et qui a permis l'exposition d'une partie de la riche collection saintaise pendant près de 80 années. Il a fermé en 2016 pour des raisons de sécurité (défaut d'entretien du bâtiment) et les pierres du lapidaire ont été déménagées en 2018 dans l'ancienne Trocante (hangar dans l'est de la ville), lieu non aménagé pour le public.
Aujourd'hui, Saintes a l'une des plus belles collection lapidaire de France, stockée dans plusieurs lieux de la ville (Lormont, ex-Trocante, Mendès-France, Saint-Vivien). Le site de la Trocante devait être aménagé en Centre de Conservation et d'Etude Archéologique, mais il semble que les restrictions budgétaires de la ville font s'envoler cette idée. Il a été évoqué la possibilité d'agrandir le dépôt de Lormont ou de les transférer à nouveau de l'autre côté de la ville, dans l'ancien magasin Go Sport sur la zone commerciale de l'Hyper U. Saintes a connu plusieurs lieux pour exposer sa collection lapidaire, d'abord à l'Echevinage de 1841 à 1871, ensuite au Vauxhall pour terminer dans les anciens abattoirs de 1931 à 2018. Aujourd'hui, l'incertitude subsiste sur l'avenir des collections.
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Article Romain Charrier - 30/04/2019
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