Site archéologique
Site archéologique de Barzan : Une exposition pour un siècle de fouilles
Le site archéologique gallo-romain de Barzan (17), dit "Le Fâ", figure parmi les sites les plus importants de Poitou-Charentes. Claude Masse, ingénieur et géographe de Louis XIV, racontait déjà qu'il devait exister ici "une ville fameuse". Suite aux explorations par Léon Massiou (temple, 1921-1926) et Louis Basalo (temple et thermes, 1935-39 et 1956-57), il fut prouvé que ce lieu fut habité dès le Néolithique (-3500). Puis à partir de 1975, les photographies aériennes de Jacques Dassié démontrent que le site du Fâ à Barzan constituait à l’époque romaine une véritable ville portuaire, site de commerce et d’échanges et non un simple sanctuaire de campagne. Sa vocation, sa taille et son organisation urbaine de premier ordre s'apparentent désormais aux capitales régionales de l’époque gallo-romaine (Bordeaux, Poitiers, Saintes). Des recherches plus récentes ont également démontré qu’une occupation du site avait perduré jusqu’au Moyen-Âge (VIIIe et IXe siècles).
Par Romain CHARRIER - Publié le 21 septembre 2021
Françoise de ROFFIGNAC, conseillère départementale et présidente du Syndicat mixte du site archéologique, qui accueille les archéologues Karine ROBIN, Alain BOUET et Gwenaëlle MARCHET-LEGENDRE au site du Fâ de Barzan © CG17
Au fil des Hommes et de leurs Découvertes
Réalisée à partir du fonds iconographique de l’Association pour la Sauvegarde du Site Archéologique de Barzan, l’exposition "Un siècle de fouilles à Barzan" revient sur l’histoire scientifique de cette agglomération antique d’exception en Poitou-Charentes. Site dont les vestiges sont signalés dès 1708 et qui bénéficie du développement de la recherche archéologique depuis 30 ans, le Fâ s’inscrit ainsi pleinement dans le développement de l’archéologie en France. Autour de portraits et citations, une première partie présente les “précurseurs” du site, de Claude Masse, père de la cartographie moderne, à Jacques Dassié, archéologue aérien, en passant par Louis Basalo, Léon Massiou et Michel Rouvreau, auteurs des premiers travaux au XXe siècle.
Avant 1921, Claude Masse, ingénieur militaire et géographe de Louis XIV, réalise les premières observations du site du Fâ à Barzan en 1708 lors de ses repérages sur la côte Atlantique pour en dresser la cartographie. Cette mission stratégique permet l’inventaire des zones littorales accessibles et inaccessibles à la flotte anglaise qui menace alors la France. Dans le courant du XIXe siècle, plusieurs érudits locaux s’intéressent aux vestiges du Fâ. Ils relatent l’état des découvertes fortuites dans leurs publications et mettent en avant les nombreuses destructions et récupérations de matériaux sur le site alors utilisé comme carrière de pierre.
Entre 1921 et 1926, les recherches de Léon Massiou, notamment sur les abords du temple circulaire, livrent de nombreux éléments d’architecture : "débris de sculpture, de chapiteaux à feuilles d’acanthe, de frises, fragment de colonne rostrale, marbre de toutes natures avec moulures". De 1935 à 1970, les fouilles se développent. En 1935, Louis Basalo explore le théâtre et signale des emmarchements et des vomitoires. À partir de 1937, les travaux se concentrent sur le temple et ses abords. À l’issue de ces campagnes de fouille, les recherches de Louis Basalo permettent le classement du temple et des thermes au titre des Monuments Historiques. Les recherches sur le site du Fâ s’interrompent pendant la période de la Seconde Guerre Mondiale. Louis Basalo alors acteur de la reconstruction de Royan comme architecte reprend les fouilles en 1956 et 1957 sur le temple et les thermes.
Le 24 juin 1975, profitant d’une période de sècheresse, l'ingénieur aviateur passionné d'archéologie Jacques Dassié découvre l’organisation du site du Fâ. Les monuments alors "isolés" s’organisent en un plan urbain clair. En 1975, il publie la première interprétation synthétique du plan de l’agglomération antique de Barzan.
Le site gallo-romain du Fâ à Barzan
Ce site, qui abrite une agglomération antique remarquable, comprend des bâtiments publics monumentaux de qualité. Le plan général de cette ville est marqué par l’existence d’une grande avenue (le decumanus) qui relie deux centres religieux (dont le grand sanctuaire à l’Ouest) et constitue l’élément structurant principal du réseau urbain. Les thermes, les quartiers d’habitation, les magasins de stockage, une zone portuaire, le "forum" et le théâtre s’organisent autour d’une trame urbaine qui n’est pas nécessairement orthogonale et répond probablement à des contraintes géographiques.
Le site fait l’objet, depuis 1996, de différentes opérations de recherches archéologiques validées par l’Etat dont les fouilles programmées mises en œuvre, chaque année, par le Département de la Charente-Maritime (Service d’archéologie départementale), des équipes universitaires (Bordeaux, La Rochelle…) et des opérateurs privés. Ces nombreux programmes ont permis de développer l’ensemble des connaissances scientifiques sur l’agglomération. Les recherches sur Barzan sont aujourd’hui financées par l’Etat (DRAC) et, depuis 2013 le Syndicat mixte de Barzan via une participation du Département. Des fouilles sont programmées depuis 20 ans, sur le Sanctuaire, le temple, le quartier des habitats et les thermes, les entrepôts, le puits des thermes, la grande avenue, le théâtre et tous les 3 ans des sondages.
L’exposition "Un siècle de fouilles à Barzan" est à découvrir au musée du Fâ à Barzan.
Article Romain CHARRIER - 21 septembre 2021
Sources : Département de la Charente-Maritime
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Ce blog est un média dédié à l'histoire de MEDIOLANVM (nom antique de Saintes), à l'actualité archéologique en Saintonge (et parfois au-delà) et de son peuple celte les SANTONES. Je ne suis ni archéologue, ni historien, juste un amateur passionné par ces sujets, vice-président de la Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime. Les informations de ce site sont tirées d'ouvrages, de rapports de fouilles, de communiqués de presse, de conférences, de visites de chantiers archéologiques, de rencontres et d'entretiens avec des spécialistes.
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